Le sabre du Tai Chi ou Dao.
L'étude du sabre implique la compréhension du principal potentiel énergétique du Tai Chi Chuan, le peng (1). Ce potentiel expensif s'exprime dans l'ouverture et l'amplitude des mouvements.
Le sabre du tai Chi, légèrement recourbé, comporte un fil de lame unique, qui permet essentiellement de trancher avec des gestes larges et vigoureux par l'utilisation des mouvements du buste et de l’extension des bras dans l'espace. Ce qui confère à ces enchaînements une intention "appuyée" d'expression martiale sensible, dans le maintien comme dans le courage, attitude morale caractéristique du sabre. Ne dit-on pas que l'on doit pratiquer le Tai Chi sabre, avec l'esprit d'un tigre féroce ?
Ainsi le sabre permet de prolonger le bras, de mettre en évident les principes du style pratiqué et de déployer l'énergie
dans l'espace. Ce qui était contenu à mains nues se manifeste beaucoup plus clairement avec l'arme. La présence de l'outil oblige à plus d'attention, de précision.
Le sabre est une arme blanche d'estoc et de taille (2). Il se caractérise par une lame a un seul tranchant. Il est possible de pousser la lame avec la paume ou l'avant-bras. Le pommeau séparé de la lame peut servir à frapper ou bloquer la lame de l'adversaire.
L'apprentissage du sabre est réputé plus facile que celui de l'épée. On peut apprendre le Dao en 100 jours, mais il faut 10 000 jours pour apprendre le Jian (épée).
Le sabre est assimilé à l'élément Métal, à l'automne, au blanc, au piquant, au Poumon et Gros Intestin, à la tristesse mais aussi la Justesse, à la récolte.
1) Peng, ou potentiel expensif, d'ordinaire traduit par "parer". Ce potentiel est le plus important car il détermine et enclenche les autres. L'enchaînement du Tai Chi Chuan peut ce concevoir comme la combinaison dans l'espace des possibilités de mouvements contenant le potentiel peng et de l'alternance de mouvements d' "ouverture" et de "fermeture" générale du corps.
2) d'Estoc et de taille, La taille est l'acte de frapper avec le tranchant de la lame. L'estoc est unanimement considéré par les militaires comme plus dangereux et plus mortel que la taille : les frappes de taille tendent à faire de longues entailles impressionnantes, mais les coups d'estoc au torse ou à la tête permettent d'atteindre aisément les organes vitaux.